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Je bosse dur pour construire mon avenir.

Certaines personnes sont passionnées de leur travail et d’autres moins. Et là nous parlons des gens, hommes et femmes qui bossent dur aujourd’hui pour une retraite plausible, pour laisser quelque chose aux enfants, pour devenir milliardaire, pour une satisfaction personnelle, pour nourrir son égo …

J’entends souvent des gens qui disent : je ne peux pas ne pas aller travailler samedi, je ne peux pas prendre de vacances, je ne peux pas me déconnecter de mon travail. Il y a des personnes qui « bossent » tant qu’elles sont réveillées et continuent de le faire même en dormant.

Je faisais partie de ces personnes. Je me réveillais à 7h. Je sors à 7h30. Je passe à ma cafétéria pour prendre mon « direct -gobelet» et mon cake ou croissant et à 8h j’étais au bureau. Je mangeais parfois sur place, pour rentrer à 20h. Epuisée, je mange, je dors, et rebelote. J’étais stressée et je n’acceptais pas le retard de mes collaborateurs ou le laisser-aller. Je n’acceptais pas les gens qui ne sont pas comme moi « addicted » de leur travail. Je transmettais la peur et l’angoisse à mes équipes. Et gare à celui qui dit : je ne sais pas faire ou c’est l’heure, je veux rentrer. J’étais tout le temps fatiguée et fatigante.

Jusqu’au jour où il y a eu ce déclic : « Pourquoi suis-je tout le temps stressée ? Comment font les gens qui ne stressent pas ? Est-ce que tous les gens qui « réussissent » sont comme ceci, vivant un rythme de fous» ? Et je me suis mise à chercher des réponses dans les livres, chez les gens qui m’impressionnaient, dans la vie…

Finalement, je me suis rendue compte que je bossais pour l’avenir et je vivais dans l’ « avenir ». Cet avenir incertain. Combien de personnes autour de nous ont été pris par surprise et force de cette vie ? Laissant de la famille, des enfants, des entreprises, des comptes bancaires, des voitures… et ?

Et je me suis demandée ? Comment profiter des miens, de ceux que j’aime, de ma famille de mes amis, de la vie, de l’argent, de ma santé ?

Combien de personnes disent : « Mes enfants/ mes parents ont grandi/pris de l’âge et je ne m’en suis pas rendue compte ! » ? Combien de personnes regrettent les moments passés au bureau/travail quand ils voient des photos d’anniversaire, de voyage, de vacances auxquels elles ont cru ne pas pouvoir y assister ? Et combien de personnes se rendent compte que finalement, 3 ou 4 h de plus ou de moins au bureau ne change pas  grand chose dans la vie de l’entreprise !  En même temps, imaginons 3 ou 4 heures de repos, de moment en famille, de sport, d’activité qui fait plaisir, de rires aux larmes, de danse, de folie, de cuisine, d’apprentissage, de lecture, de n’importe quoi d’autre dans cette vie … Que peuvent-elles nous apporter ?

Personnellement, j’ai appris à changer ma façon de faire et de voir les choses. Je gère différemment mon temps et mes équipes au travail. J’ai mis en valeur les autres axes de la vie. Je continue à travailler dur, avec beaucoup de passion et de persévérance. La différence c’est que je vis chaque jour « au présent ». Le travail pour moi est plus qu’une activité de vie : c’est une valeur, un axe de vie. Un axe du présent et non du futur. Tout ce que je fais je le fais avec plaisir. Tout ce que je fais est un challenge, un apprentissage. Je vise à développer mon potentiel humain via mon travail. Le travail est une passion et non une obligation et un stress. Le travail fait partie de la vie, tout comme ma famille, ma fille, mes amis, ma santé, ma vie personnelle et spirituelle en font partie. Le travail est un partage, un travail de groupe, des objectifs de groupe : un accomplissement du potentiel humain, une fierté.

Alors, vivons le moment présent. La vie est tellement courte et volatile. Faisons-nous plaisir, occupons-nous de nous-mêmes. Ressourçons-nous pour que nous puissions générer de l’amour et de la positivité autour de nous. Un sourire, une tendresse, un mot doux vaut beaucoup plus qu’un cadeau matériel qui vaut des centaines ou des milliers de dinars.

Rappelons-nous que personne ne sait qui partira le premier.

PS : un grand remerciement à Senda Boughzala, celle qui était là au moment de ce déclic. Cette personne qui m’a appris à me réveiller différemment le matin… et mon Dieu comme çà a changé ma vie.

WM. 2018